Chasse aux réfugiés de l’insécurité : le RNDDH condamne le zèle déplacé de Frantz Elbé

Le Réseau National de Défense des Droits Humains affirme condamner avec rigueur la chasse brutale et violente exercée par des policiers, se transformant en persécuteurs de la population à l’encontre de plusieurs dizaines de familles qui, en raison des violences du gang de Vitelhomme à Tabarre, ont fui leurs maisons pour chercher refuge devant les locaux de l’ambassade américaine en Haïti. Selon le RNDDH, cette situation est inacceptable et constitue une violation flagrante des droits humains.

Au cours du week-end écoulé, les habitants de la commune de Tabarre ont connu l’enfer. Plusieurs dizaines de familles ont dû prendre la poudre d’escampette pour se prémunir contre la violence des bandits armés qui sèment la terreur dans cette commune. Aux abois, ces déplacés s’étaient réfugiés devant les locaux de l’ambassade des Etats-Unis en Haïti. Alors que certains d’entre eux sollicitaient le secours des autorités étatiques pour pouvoir regagner leur demeure, ils ont été au contraire chassés de manière la plus brutale par des agents de la police nationale d’Haïti.

Une triste réalité que dénonce avec rigueur le réseau national de défense des droits humains. Dans un communiqué de presse publié ce 26 juillet, le RNDDH dit condamner le zèle totalement déplacé, démesuré du directeur général a.i de l’institution policière, Frantz Elbé, dont le cynisme n’est plus à démontrer. « C’est sur l’instruction du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) que Frantz ELBÉ a ordonné que les réfugiés-es de l’insécurité qui se trouvaient devant les locaux de l’ambassade susmentionnée, soient dispersés avec violence », a fait savoir le RNDDH dans son communiqué.

Les policiers n’ont pas mis de temps pour obéir à cet ordre qui, selon le RNDHH était manifestement illégal, dans la mesure où la population ciblée ne représentait aucune menace. Des agents de la PNH ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les déplacés. Des enfants, des femmes, des femmes enceintes, des personnes âgées ainsi que d’autres personnes vivant avec une déficience motrice, ont été tous gazés, regrette le RNDDH.

Condamnant l’utilisation outrancière de la force par des agents de la PNH, à l’encontre d’une population livrée à elle-même, le RNDDH rappelle aux autorités policières que le droit de chercher refuge toutes les fois que sa vie, sa sécurité ou tous autres droits et libertés fondamentaux sont menacés ou violés, est reconnu à toute personne. De même, il est interdit de refouler une personne cherchant refuge, dans les lieux où sa vie et sa liberté sont menacées.

Le RNDDH qui présente ses sympathies à la population victime de Tabarre errant dans son propre pays, à cause des accointances des autorités étatiques avec des gangs armés,
souligne à l’attention du directeur a.i. de la PNH Frantz ELBÉ que l’utilisation de gaz lacrymogène à l’encontre d’une population calme et sans défense qui cherche refuge pour sauver sa vie, reste et demeure une violation des droits humains, peu importe le groupe d’individus auquel le directeur général a.i. de la PNH veut faire plaisir.

Toujours dans le même document, le RNDDH révèle que le directeur général de la PNH serait de connivence avec le Caïd Vitelhomme. D’ailleurs, depuis janvier 2023, le chef de gang circule dans un cortège composé entre autres de deux (2) véhicules portant respectivement des plaques d’immatriculation Service de l’Etat et Officiel et d’un véhicule de l’institution policière de marque Toyota Pick-up double cabine immatriculé 1-01191 clairement identifié comme appartenant à la PNH, révèle le réseau.

Plus loin, l’organisme dont Pierre Espérance est le directeur exécutif a fait savoir que le 16 juillet 2023, vers 20:00 heures, douze (12) véhicules portant des plaques d’immatriculation Service de l’Etat et Officiel, se sont rendus dans le fief de Vitelhomme INNOCENT où s’est tenue une rencontre de plusieurs heures. Depuis, les attaques de Vitelhomme INNOCENT à l’encontre des populations de la Croix-des-Bouquets, de Delmas, de Pétion-ville et de Tabarre se sont intensifiées.

Le RNDDH dit croire qu’en aucune façon, les agents de la PNH ne peuvent se transformer, aux côtés des bandits, en persécuteurs des victimes de l’insécurité. Voilà pourquoi l’organisation recommande à la PNH
de reprendre d’abord le contrôle des communes de la Croix-des-Bouquets, de Delmas, de Pétion-ville et de Tabarre, livrées au chef de gang Vitelhomme INNOCENT et à son gang armé Kraze Baryè, ensuite démanteler le gang armé, ramener le calme et la sécurité à Tabarre afin que les déplacés-es puissent regagner leurs demeures, dans les meilleurs délais, mais aussi et surtout procéder à l’arrestation de Vitelhomme INNOCENT et des membres de Kraze Baryè pour qu’ils soient jugés et condamnés pour les exactions commises.

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