Drame à Cité-Doudoune : Simpson Désanclos vit son histoire déroulée comme un film

20 août 2023, un an déjà depuis que le drame de la Cité-Doudoune à Croix-des-Bouquets hante encore les esprits. Me Jean Simpson Désanclos a vu sa vie d‘époux et celle de père de famille basculer dans la désillusion après l’assassinat de sa femme Josette Fils Désanclos, de ses eux filles Saradjie Désanclos et Sherwood Sondjie Désanclos.

Jean Simpson Désanclos vit avec peine l’expérience douloureuse et amère de perdre concomitamment sa femme, ses deux filles, tragiquement assassinées le 20 août 2022 par le gang des « 400 Mawozo ». Il admet avancer dans la vie comme un funambule et persuadé que le temps l’aide à mieux maîtriser son équilibre sur la corde de l’existence.

« Le 19 août dernier, quelque part à Port-au-Prince, j’ai pu organiser une activité d‘exposition de photo des victimes et rencontrer des amis et proches dans une tentative de recueillement. À la date du 20 août 2023, j’ai bravé le danger pour aller visiter la maison familiale à Cité-Doudoune et constater le vide infini du drame », confie-t-il à Radio Kiskeya.

Les éclats de rire de ses filles, la voix de sa femme qui vibrait la maison manquent énormément à Jean Simpson Désanclos. Il retrace une nouvelle page de sa vie faite de désappointement, de déconvenue. Son histoire se déroule désormais comme un film. Pour lui, le mois d‘août est celui d’une période de splendeur et de misère, de grandeur et de décadence.

« Je me suis marié un 15 août, ma fille ainée Sherwood Sondjie Désanclos est née un 23 août. Le 20 août 2022, j’ai tout perdu. Ma famille, mon plus grand investissement ont été enlevés par des vauriens », raconte Me Désanclos, la voix cassée.

Un jour pourtant, un instant tout peut basculer, reconnait l’un des membres fondateurs de la Fondation Je Klere. Mais le comportement des autorités judiciaires, du Haut commandement de la Police nationale d‘Haïti (PNH) a remué le couteau dans la plaie. À Cité-Doudoune, aucune action concrète n’est engagée pour mettre hors d’état de nuire les gangs.

« Mes voisins ont déserté le quartier, les criminels courent encore les rues. Samedi dernier, après une cérémonie de requiem organisée à l’intention des victimes, j’ai été pris de panique en raison des détonations automatiques qui ont fait trembler la zone », regrette-t-il.

À ce stade, le dossier n’avance point sur le plan judiciaire. Après avoir déposé une plainte, aucune avancée n’a été faite. L’avocat se dit confiant qu’un jour, tôt au tard, les assassins auront à répondre de leurs actes.

Sur le plan psychologique, il concède être fragile en dépit d’un grand nombre de supports bénéficiés. Sans ces apports, un centre psychiatrique ou un acte de suicide serait son dernier recours, avoue-t-il.

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